Petit braconnage en rivière, ruisseaux et mares |
Sommaire de la page :
pêche à la main - engins - forcée
- saison sèche - grenouilles - écrevisses
Les actions délictueuses
rapportées se
passaient vers le milieu du siècle
dernier : il doit y avoir prescription !.
Le Dropt était alors une rivière très poissonneuse : poissons blancs (assées,
cabots, gardons, mules, brèmes,
carpes...), poissons de vase (tanches, anguilles...), carnassiers (calicobas,
perches, brochets...), poissons à fritures (vairons, goujons, ablettes...).
La pêche à la main était
peu pratiquée, la rivière aux fonds vaseux n'offrant pas d'autre cache aux
poissons que les "cavernes" creusées sous les berges par le courant
(pourtant modeste). Dans les parties peu profondes, ces excavations étaient
explorées à la main.
Dans les zones plus profondes, le pêcheur accroché par les mains à la végétation
de la rive, explorait "aux orteils"; lorsqu'il sentait un poisson (qui
ne bougeait pas du tout au contact du pied !), un compère complice plongeait en
suivant la jambe et saisissait le poisson aux ouïes.
L'auteur de ces lignes et son cousin Jacky ont ainsi "pêché" une
carpe-miroir de 3,5 kg, qui, rôtie dans le four du boulanger, fut un régal...
Haut
de page
Les
engins de pêche :
La forcée :
Vraie opération commando
(estivale): deux "pêcheurs" en action dans la rivière et un guetteur
chargé de surveiller les flotteurs (les "bouchons") des filets et accessoirement de
s'assurer de l'absence à l'horizon visible d'indiscrets (de tout poil).
Le principe : barrer un secteur d'une cinquantaine de mètres de long à l'aide
de deux filets et battre la portion de rivière ainsi délimitée de façon à chasser le poisson vers les
filets.
La méthode : les filets étaient mis en place silencieusement et simultanément;
les pêcheurs, partant ensemble d'un des deux filets, percutaient violemment l'eau
- chacun sa rive - jusqu'à l'autre filet, à l'aide de "bouladous"
(bâtons terminés par un talon de botte), en visant particulièrement les
souches et les
"cavernes" sous les rives dans l'espoir d'en déloger les poissons qui
pouvaient s'y cacher (espoir vain pour les carpes). Le guetteur encourageait les
acteurs si "ça bougeait" au niveau des "bouchons"; une
sarabande révélait généralement la prise d'un brochet et il était alors
urgent de le sortir de l'eau sous peine de le laisser déchirer le filet à
coups de dents et s'échapper !
Après un aller et retour, il n'y avait plus qu'à lever les filets, et ...
recommencer un peu plus loin si nécessaire.
Efficacité redoutable ...
Haut
de page
Pêche aux "flotteurs" ou "planchettes" : (contribution à cette page de Marc Robert Uteau, avec mes remerciements)
Saison sèche:
Un été très sec pouvait
faire tarir le Dropt ... L'eau résiduelle était alors localisée dans les
(anciens) profonds, où se trouvaient - pouvait-on penser - les poissons rescapés.
Il suffisait, armé d'une épuisette, de fouiller ces trous d'eau pour en
retirer du poisson.
Dans le cas de bassins un peu trop grands pour cette méthode artisanale, les
trous d'eau étaient vidés à la pompe (à main ou même à moteur!).
Parfois, se produisait un
tarissement "artificiel" lorsqu'un minotier levait les pelles
du moulin. Il suffisait d'être un de ses amis ...
Haut
de page
La
pêche aux grenouilles :
En
rivière, la
pêche la plus poétique :
Une nuit d'été sans lune.
Une barque à fond plat.
Une lampe à acétylène.
Deux "pêcheurs", l'un conduisant le bateau, l'autre éclairant les
massifs de feuilles de nénuphars.
Les grenouilles, éblouies
par la lumière, cueillies à la main ...
Dans les mares :
Chaque ferme avait une mare, bassin pour les canards et les oies et
abreuvoir pour le bétail, alimentée par une source ou un ruisseau permanent.
Ces mares constituaient des réservoirs naturels à grenouilles ...
La pêche classique :
Une après-midi d'été très chaude, une grande canne de bambou, un hameçon à
trois pointes ("clou triple") équipé d'un leurre rouge et amené
tout près de la grenouille.
Généralement, la grenouille se précipite spontanément sur le leurre et il
n'y a qu'à ferrer; sinon, d'un coup de poignet à l'horizontale, le hameçon
cueille au vol la grenouille.
Une pêche "spéciale" :
D'abord, bricoler un fusil à harpon pour grenouilles : un long bambou, une
baleine de parapluie dont une extrémité est usinée à la lime en pointe de
harpon, un gros élastique (genre élastique à fronde), une ficelle, quelques
clous cavaliers plantés dans le bambou pour guider la tige du harpon;
l'élastique est attaché par une extrémité à la ficelle et à la base du
harpon et lié au bambou à l'autre extrémité. Pour armer le harpon, il suffit
de tirer vers soi la ficelle : l'élastique est tendu entraînant avec lui le
harpon. Lorsqu'on lâche la ficelle, l'élastique se détend en projetant le
harpon vers la cible, située en pratique à une vingtaine de centimètres.
Cette pêche était pratiquée de nuit, à la lumière d'une lampe à
acétylène, lumière éblouissante pour les grenouilles. Son succès demandait
une certaine habileté dans la visée.
Haut
de page
La
pêche aux écrevisses :
Cette pêche se pratiquait très classiquement à l'aide de balances, dans
les ruisseaux à régime permanent. C'était souvent l'occasion d'un pique-nique
en fin d'une journée d'été. Les balances étaient posées dès l'arrivée et
commençaient à pêcher pendant le repas. L'appât était en général une
tête de mouton taillée en gros morceaux par le boucher (qui n'était pas dupe
de l'usage qui en serait fait...). La nuit tombante était le meilleur moment et
la pêche était poursuivie jusqu'à n'y plus voir.
Haut
de page