Petit braconnage en champs, haies et bois


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Sommaire de la page : la jouche - la palette - alouettes 

La jouche : chasse nocturne aux petits oiseaux dans les haies

La jouche se pratiquait en hiver par équipes de deux chasseurs, en début de nuit. Un mauvais temps, froid, venteux et pluvieux, était favorable : il amenait les oiseaux à s'abriter pour la nuit dans les haies .

Le matériel :
Pour le premier chasseur : une grande barre de 2 à 3 m de long.
Pour le deuxième chasseur : une lampe à acétylène fixée sur la poitrine, un petit filet (2 m x 2m environ) tendu entre deux longs bâtons tenus verticalement en avant de la lampe.
La méthode :
Les deux chasseurs se tiennent de part et d'autre d'une haie. A grands coups de barre sur la haie, le premier réveille et affole les oiseaux. Dans une fuite éperdue, ceux-ci se précipitent vers la source de lumière éblouissante; ils viennent se jeter dans le filet tendu par le deuxième chasseur...
Il n'y a plus qu'à refermer le filet, tuer les oiseaux en leur écrasant la tête d'un coup de pouce, les glisser dans le filet de la gibecière et ... recommencer quelques mètres plus loin.
Cette chasse demandait une bonne connaissance des gîtes des oiseaux et aussi des lieux de chasse : passages d'un champ dans un autre, fils de fer barbelés, fondrières, etc...
Prises de choix : pinsons, verdiers, grives (à défaut merles); les bouvreuils et les chardonnerets, étaient, soit relâchés, soit capturés vivants et mis en cage pour le plaisir d'écouter leur chant.
La soirée se terminait généralement par un petit festin d'oiseaux grillés sur la braise...

Une histoire vraie :
Deux chasseurs de la famille partent pour une jouche.
A un moment donné, jetant un regard en arrière, ils voient la lumière de la lampe d'une équipe concurrente qui les suit à quelques minutes, de l'autre côté de la haie qu'ils longent.
Ils se cachent derrière une fagotière qui se trouvait là et attendent... 
Quand leurs rivaux sont tout près, l'un des nôtres prend un fagot, le jette dans le fossé en criant : "Brigadier, on les tient !". Les autres partent précipitamment sans demander leur reste, laissant tomber dans leur fuite leur lampe à acétylène. Au retour, les nôtres la ramassent et ce trophée est toujours conservé dans la famille.
Les jours suivants, les fuyards transforment leur mésaventure en haut fait : le bain forcé du brigadier...
Jamais ils ne surent qu'ils furent victimes d'une farce; pour nous l'aventure n'en fut que plus savoureuse !
L'histoire ne dit pas si le brigadier s'étonna de quelques sourires ironiques sur les lèvres de ses protégés...
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La palette : chasse nocturne aux petits oiseaux dans les bois

Par "temps à ne pas mettre un chien dehors", les oiseaux se réfugient à l'orée des bois, plus précisément dans les bordures de petits chênes dont le feuillage quasi-persistant constitue un excellent abri.
C'était le lieu de "la chasse à la palette".
Le matériel : une grande tige de bois (2 à 3 m) avec un bout de planche cloué  à une extrémité, un peu comme une raquette de ping-pong à très long manche.
La méthode :il suffisait, à la lumière de la lampe à acétylène, de repérer les oiseaux endormis : un coup de palette les assommait...
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Les alouettes : chasse nocturne aux alouettes en prairie des bords du Dropt

Les alouettes gîtent la nuit au sol.
Le matériel : un très grand filet (2 m x 20 m par exemple) tendu par deux chasseurs au moyen de deux barres auxquelles il est lié par ses bouts.
La méthode : dans le noir, le filet tendu, incliné par rapport au sol, est tracté régulièrement par les deux chasseurs de façon à racler la prairie; les alouettes, surprises dans leur sommeil, prennent leur envol naturel vers le haut et se retrouvent prisonnières des mailles du filet.
Périodiquement, un arrêt est marqué, filet couché sur le sol. A l'aide d'une lampe discrète, inspection du filet pour en retirer les prises, tuées sur place... et ça repart pour 10 ou 20 m de plus, jusqu'à satisfaction des chasseurs.

Les alouettes étaient également chassées, de jour, à l'aide de "matoles", pièges rectangulaires bombés et treillissés (semblables à des dessus de cage) inclinés en équilibre instable, dans des chaumes par exemple. Les alouettes déclenchaient la chute de la matole en venant picorer les grains-appâts et se retrouvaient prisonnières vivantes; il suffisait de suivre les matoles dans le champ et de "cueillir" les oiseaux.
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